Les gendarmes d'ordonnance furent créés par décision impériale du 24 septembre 1806 datée de Saint-Cloud. Ils devaient se composer de deux corps l’un à pied, l'autre à cheval, et se forme à Mayence où le Maréchal Kellermann, commandait l'armée de réserve.
La note sur les conditions à remplir par les jeunes gens qui voudraient faire partie de la gendarmerie ordonnance de M. l'Empereur et Roi, précisait que ceux qui désiraient servir dans les Ordonnances à cheval devraient s'équiper à leurs frais, se procurer un cheval, et être assurés, par eux-mêmes ou par leurs parents, d’une pension annuelle de 600 francs au moins.
« Leur uniforme sera le surtout de chasseur, tout vert, sans passepoil ni couleur ; gilet écarlate tressé en argent ; pantalon à la hongroise, aussi tressé ; shako et boutons ronds et blancs ; le sabre de chasseur ; le cheval, pour la taille et son équipement, sera comme celui des chasseurs à cheval. On fournira, des magasins de Mayence, des carabines et des pistolets, du moment de l'incorporation dans les compagnies. Ceux qui désireront servir dans les Ordonnances à pied devront s'équiper eux-mêmes. Il leur sera donné un armement du moment de l'incorporation dans les compagnies. Leur uniforme sera vert, comme celui de la cavalerie, avec un chapeau et des guêtres. Le gilet et le pantalon seront aussi comme ceux de la cavalerie. »
Les uns et les autres devaient avoir plus de dix-huit ans et moins de quarante et faire la route à leurs frais jusqu'à Mayence où ils devaient se mettre à la disposition du maréchal Kellermann. Le chiffre élevé de la pension exigée pour faire partie de ce corps, assurait une sélection et indiquait suffisamment l'intention de l'Empereur qui voulait attirer à son service les jeunes gens de l'ancienne noblesse rentrés d'émigration.
La 1re compagnie fut organisée le 5 novembre 1806 au complet de 120 hommes, non compris les officiers. Les 2e et 3e compagnies, comptant alors 78 et 35 hommes, le furent le 14 décembre suivant. On attacha, à chaque compagnie, un maréchal-ferrant, dont le choix était laissé à Kellermann, et 2 trompettes fournis par l'École de Versailles. Le 31 mars 1807, le Ministre de la guerre rendait compte à l'Empereur de la formation de 4 compagnies à cheval, demandant des ordres sur le service que devaient faire des gendarmes à pied dont une seule compagnie avait pu être formée le 26 décembre 1806.
Enfin le 12 mars, l'Empereur, par un décret daté du camp impérial de Finkenstein, assimilait pour la solde, les masses, la comptabilité et l'administration, les 1re et 2e compagnies de gendarmes d'ordonnance aux chasseurs à cheval de la Garde.
Les deux premières compagnies à cheval participèrent au siège de Colberg. Les gendarmes d'ordonnance furent licenciés le 23 octobre 1807. Les gendarmes des trois premières compagnies reçurent des brevets de sous-lieutenants. Ceux des 4e et 5e compagnies durent faire un an de service dans les vélites à cheval avant de recevoir l’épaulette. Quant aux gendarmes à pied, au nombre de 55, ils ne quittèrent Mayence que pour retourner dans leurs foyers.
Nous avons représenté sur cette planche trois types de gendarmes d'ordonnance.
A gauche, officier habillé selon le règlement du 23 octobre 1806.
Au centre officier d'après une miniature contemporaine. Il est curieusement vêtu d'un habit non conforme au règlement qui précisait que, celui-ci, serait de fond vert impérial, sans passepoil ni couleur.
Il faut, à ce sujet signaler une lettre du Président de la Section de la guerre du Conseil d'État au Ministre de l'Intérieur, datée du 11 octobre 1806, par laquelle il indiquait que : « la doublure de l'habit du gendarme n'est pas déterminée ; la mettre en vert rendrait l'uniforme trop sombre. Je penserais qu'il serait bon de la mettre en écarlate ou rouge garance. »
Il ne semble pas que cette observation puisse être retenue en ce qui concerne la doublure de l'habit, car le règlement et la note aux préfets insistent trop sur les mots « sans passepoil ni couleur » pour qu'ils aient pu, par la suite, être supprimés. Maintenant et, compte tenu de l'extrême fantaisie qui régnait à cette époque au niveau de l'habillement, il n'est pas impossible que cette tenue fut réellement portée. Quoiqu'il en soit la miniature, par une note manuscrite au dos, précise bien qu’il s'agit là d'un gendarme d'ordonnance représenté en octobre 1806.
A droite, gendarme à pied d'après une gravure anonyme.