Dans les régiments de dragons, les trompettes étaient au nombre de deux par escadron. Ils se distinguaient de la troupe par la crinière et la houppette de casque en crin blanc. L'habit était généralement de la couleur distinctive du régiment, avec les passepoils des poches et les retroussis verts. Selon la disposition des couleurs propres à chaque corps, les collets, les parements et leurs pattes étaient verts ou de couleur. Les trompettes étaient montés sur des chevaux blancs ou gris.
Si au début de l’Empire, les trompettes portaient l'habit à revers, on vit apparaître vers 1807, l'habit en forme de surtout, orné de boutonnières en galon, sur la poitrine. Il fut adopté par de nombreux régiments.
Les trompettes que nous représentons sont tirés de sources diverses : Manuscrit de Marckolsheim, collection Carl et, pour le 15e Régiment, une peinture à l'huile contemporaine.
De gauche à droite :
4e Régiment (1806), d'après Marckolsheim ;
15e Régiment (1803-1806), même source et peinture de l'époque représentant le colonel entouré d'un trompette et d'un dragon de son régiment. Le trompette absolument identique à celui donné par le manuscrit prouve, s'il en était encore besoin, l'authenticité de celui-ci.
Si les couleurs bleu céleste et jonquille de ce trompette sont assez inattendues, il faut vraisemblablement en rechercher l'origine dans un projet de réorganisation de l'armée daté de 1798. A cette époque, les généraux Bourcier et Kellermann adressèrent au Ministre de la guerre différents projets concernant la réorganisation des troupes à cheval. Ceux qui avaient trait aux 18 régiments de dragons existants alors, proposaient de remplacer le vert du fond de leur habillement par le bleu céleste, avec collet, revers, parements et doublure d'une couleur tranchante. C'est ainsi que le jonquille fut attribué aux 6e et 15e régiments. En 1803 ces projets furent sur le point d'aboutir, puis définitivement abandonnés.
Toutefois il est quasiment certain que le 15e régiment adopta un moment ces nouvelles couleurs puisqu'elles sont données par deux sources différentes.
23e Régiment, Compagnie d'élite (1809-1810), d'après Marckolsheim. Il porte les couleurs strictement inversées, rehaussées de galons blancs
28e Régiment (1809), Collection Carl. Nous tenons à signaler ici le sérieux de cette collection dont les détails dans la représentation des uniformes sont d'une extrême précision.