Le décret de l'Assemblée nationale du 14 juin 1792 supprima le Corps Royal des canonniers-matelots et le remplaça par deux régiments d'artillerie, trois compagnies d'ouvriers, quatre compagnies d'apprentis canonniers et quatre régiments d'infanterie de marine.
Chacun de ces derniers était formé d'un état-major et de deux bataillons à neuf compagnies, dont une de grenadiers et huit de fusiliers. Ils détachaient à bord des vaisseaux les capitaines d'arme et les garnisons. A terre, l'infanterie de marine assurait la garde des ports et des arsenaux.
Les deux régiments d'artillerie comptaient chacun un état-major et deux bataillons à huit compagnies de canonniers-bombardiers Ils étaient employés à bord des vaisseaux au service des pièces, par moitié avec les canonniers des classes. Les officiers embarqués étaient uniquement chargés du commandement des artilleurs sous les ordres du commandant du bâtiment. Dans les ports, les artilleurs étaient employés au service des batteries armées par la Marine.
Un décret du 9 pluviôse an II (28 janvier 1794) fit passer les régiments d'infanterie et d'artillerie de marine sous la responsabilité du département de la Guerre. Le 3 brumaire an IV (25 octobre 1805), la Convention nationale décréta la formation d'un corps d'artillerie de la Marine, composé de sept demi-brigades, trois compagnies d'ouvriers et quatre escouades d'apprentis canonniers. Chaque demi-brigade comprenait un état-major et trois bataillons de neuf compagnies. Ces demi-brigades cumulaient les différentes fonctions attribuées précédemment aux anciens régiments d'artillerie et d'infanterie de marine.
En mai 1803, le Premier Consul prit un arrêté qui réduisait les 21 bataillons des sept demi-brigades d'artillerie de marine à douze bataillons répartis en quatre régiments dénommés « Régiments d'Artillerie de la Marine ». Les 1er et 2e régiments étaient formés quatre bataillons, les 3e et 4e n'en comptaient que deux.
Un décret du là brumaire an XIII (9 novembre 1804) conféra le titre de « Corps Impérial d'Artillerie de la Marine » aux troupes de la Marine.
En 1805, on porta le 2e régiment à cinq bataillons et on créa une cinquième compagnie d’ouvriers. Une 6e fut mise sur pied le 7 mai 1807.
Un décret du 24 janvier 1813 dédoubla les treize bataillons du corps impérial de l'artillerie de la Marine en les portant à 26 qui furent mis immédiatement à la disposition du ministre de la Guerre. L'Ordonnance du 1er mars 1814 rendit les quatre régiments d'artillerie au ministère de la Marine.
Les bataillons de la Marine impériale créés par l'Empereur étaient destinés à armer les bâtiments de haut-bord à raison d'un par vaisseau ou par deux frégates. -Après l'abandon du projet d'invasion de l'Angleterre, les marins de la flottille de Boulogne, furent organises en 14 bataillons, par décret du 10 août 1805.
En 1808, les bataillons furent réorganisés et formés en 53 bataillons, destinés à composer chacun 1 équipage d'un vaisseau de ligne, et en bataillons de flottille, qui devaient fournir les bâtiments de moindre importance.
En 1810, les bataillons prirent le nom d'équipages de haut-bord ou de flottille. Leur nombre s'accrut successivement et dépassa le nombre de 80.
Les équipages de haut-bord, réduits et désorganisés par la première Restauration, puis rétablis aux Cent-Jours, furent licenciés au second retour des Bourbons.
Les troupes de la Marine participèrent glorieusement à toutes les campagnes de la Révolution et de l'Empire.
Nous y avons représenté, de gauche à droite :
Sabre des troupes de la Marine, d'époque Louis XVI , en usage dans les guerres de la Révolution ; plaque de baudrier (époque révolutionnaire) ; boutons d'officiers (1793-1795).
Tambour d'infanterie de marine (1793), d'après une gouache originale de l'époque. On remarquera que ce tambour présente de nombreuses similitudes avec celui de la suite de Labrousse publiée par Grasset de Saint-Sauveur.
Soldat des demi-brigades d'artillerie de la marine, vers 1795.
Officier d'artillerie de marine, d'après une huile sur bois datée de 1794 (Collection particulière).
Boutons d'artillerie de marine, troupe et officier, 1795-1803 ; bouton d'officier du 4e régiment d'artillerie de marine, 1803-1805 ; bouton d'officier de santé, 1798-1800 ; dragonne d'officier du modèle de l'an XII ; hausse-col, 1re République.
Plaque de shako du 14e régiment de flottille (1er Empire) ; boutons d'artillerie de marine, troupe et officier, vers 1805 ; du 3e régiment de flottille (troupe) ; du 1er bataillon de la marine impériale, 1809-1810 ; du 34e bataillon de la marine impériale, 1809-1810 du 12e équipage de flottille, 1810-1814.
Soldat des régiments de flottille.
Soldat du 35e bataillon de la marine impériale (1800).
Soldat d'artillerie de marine, d'après le recueil de Freiberg (1813).
Soldat d'artillerie de marine (1813), relevé sur une lettre de soldat.
Ornement de hausse-col (1er Empire) ; ornement du hausse-col du colonel Hercule commandant le 3e régiment d'artillerie de marine (1er Empire).