L'artillerie de la République qui devait participer à l'expédition d'Égypte était représentée par les compagnies d'artillerie à cheval des 3e, 4e, 5e et 8e régiments et celles des 1er, 4e et 6e régiments à pied, toutes placées sous le commandement du général Dommartin.
Après la prise de l’île de Malte le 12 juin 1798, l'escadre française cingla vers l’Égypte qu'elle atteignit le 1er juillet.
Aussitôt débarquées, les troupes prirent la route du Caire et atteignirent le Nil le 11. Dès le 21 juillet, l'artillerie se distingua à la bataille de Chebreiss où, tirant à mitraille, elle causa d'énormes ravages dans les rangs des mameluks de Mourad et Ibrahim Beys.
Le 24 juillet 1798, Bonaparte général en chef de l'armée d'Orient, fit son entrée au Caire et, dès le lendemain, le rand pare d'artillerie s'installa à Gizeh sur la rive gauche du Nil.
Il fallut bientôt remplacer les uniformes et le conseil de l'habillement décida la fabrication d'habits vestes bleus à collet et parements écarlates. Comme coiffure, en remplacement des vieux chapeaux, les artilleurs reçurent la casquette de cuir noirci du modèle de celle adoptée pour l'infanterie.
Le 21 octobre 1798, les Cairotes fanatisés par leurs Imams, déclarèrent la guerre sainte et massacrèrent les soldats français isolés. Les représailles furent terribles et les batteries du général Dommartin établies sur les hauteurs du Mokatan écrasèrent les insurgés.
Cette révolte réprimée, une partie de l'artillerie participa, sous les ordres du général Desaix, à l'expédition en haute Égypte. Elle se distingua encore à El Arish en décembre 1799, à Héliopolis le 20 mars 1800, où l'armée turque fut pratiquement anéantie ; à la reprise du Caire en avril. Le 21 mars 1801, les troupes françaises furent battues à Alexandrie et cette défaite nous coûta près de 25 000 morts.
En juillet 1801, une partie de l'armée française évacua l’Égypte. La garnison d'Alexandrie ne capitula que le 31 août suivant.
A droite de la planche, les boutons représentés de haut en bas sont, les deux premiers, d'officiers d'artillerie à pied, puis boutons de canonniers des 1er et 6e régiments d'artillerie à pied et bouton du train d'artillerie. Les types représentés sont de gauche à droite :
Premier canonnier 1799-1801 ;
Garde batterie, 1791-1801 ;
Ouvrier d'artillerie (tenue de sortie), 1799-1801 ;
Premier canonnier du 8e régiment d'artillerie légère, 1799 ;
Second canonnier écouvillonneur, 1798-1799
Ces documents proviennent de collections privées. Les reproductions sont réalisées d'après des documents conservés aux archives historiques de la guerre.