Le 11 nivôse an II (31 décembre 1793) est formée à l'armée du Nord, la 3e demi-brigade de bataille par l'amalgame du 1er bataillon du 2e régiment d'infanterie, ci-devant Picardie, du 5e bataillon de Volontaires nationaux de l'Aisne et du 5e bataillon de Volontaires de la Côte-d’Or.
Le régiment de Picardie, crée en 1557, devint en 1791 2e régiment d'infanterie et prit part aux campagnes de 1792 et 1793 à l'armée du Nord. Le 5e bataillon de l’Aisne, dit de Château-Thierry, fut formé sur réquisition le 30 août 1792. Le 5e de la Côte-d'Or, ou 18e des réserves, fut organisé au camp de Soissons, le 16 septembre 1792, avec des contingents des districts-de Châtillon, Is-sur-Tille, Semur et le complément de celui de Beaune.
La 3e demi-brigade de bataille servit à l'armée du Nord de l'an II à l'an IV. Réunie aux 1er, 3e et 5e bataillons du district de Lille, formés le 16 septembre 1793, elle devient 8e demi-brigade d'infanterie de ligne le 30 pluviôse an IV (19 février 1796). Cette demi-brigade prend part aux campagnes de l'an IV à l'armée du Nord, des ans V et VI aux armées du Nord et de Batavie et des ans VII, VIII et IX aux armées de Batavie, de Mayence, du Danube et du Rhin.
Un arrêté des consuls du 1er vendémiaire an XII (24 septembre 1803) supprime la dénomination de demi-brigade et rétablit celle de régiment. La 8e demi-brigade devient 8e régiment d'infanterie de ligne. Un détachement de ce corps sera incorporé dans le bataillon de chasseurs de la Guyane.
Le régiment participe aux campagnes des ans XII et XIII à l'armée de Hanovre ; de l’an XIV à 1807 au 1er corps de la Grande Armée. En 1808, le régiment passe en Espagne tandis qu'une portion du corps reste à Danzig où elle fait partie de la garnison de la place. Le 28 juillet 1809, à la bataille de Talavera de la Reyna, le régiment contribue à l'anéantissement d'un régiment de dragons anglais. En 1810, le corps est aux armées d'Espagne et du Rhin. En 1811 et 1812 à l'armée d'Espagne. En 1813 à l'armée d'Espagne, au corps d'observation de Mayence et au corps d'observation de Bavière. En 1814 à la grande armée (un bataillon à Danzig) : une portion de ce corps fut faite prisonnière de guerre à Venloo ; 1815 à la grande armée.
Planche 7 :
Les plaques de shakos présentées ici peuvent être datées des années 1807-1808. Elles sont toutes deux de troupe.
Le musicien, reproduit d’après un dessin naïf de l'époque, est semblable à ceux de la collection alsacienne Boeswillwald et à celui donné par R. Knötel. La différence réside uniquement dans la plaque à soubassement du modèle 1810.
Au centre, grenadier en tenue de route (1813).
Le tambour-major provient du même document que le musicien. Il est presque identique à celui qui figure dans la suite d'aquarelles attribuées à Kolb, datant de 1807-1808, à la seule différence qu'il est ici coiffé d'un colback.
L'habit que nous reproduisons fut très certainement porté dans les années 1803-1805. Il présente la particularité d'avoir conservé le parement sans patte distincte du règlement de 1786. On remarquera, d'autre part, la curieuse patte de drap, en forme de losange réunissant les retroussis. Cet habit a figuré à l'exposition de 1889.