L'origine des milices garde-côtes remonte à 1668. Jusqu'en 1759, elles dépendirent du Ministère de la Marine, et ce n'est qu'à cette date qu'elles passèrent sous les ordres du Ministre de la Guerre et furent incorporées à l'Artillerie.
En 1792 après la proclamation de la République, les canonniers garde-côtes furent supprimés, leur service étant désormais assuré par la Garde Nationale. Seuls les canonniers invalides furent conservés et le nombre de leurs compagnies porté de 8 à 13. Ces compagnies prirent la dénomination de « Compagnies de Vétérans Nationaux » et leur nombre fut porté à 100 en 1793. Elles furent réparties le long des côtes.
Une levée de 14 000 canonniers fut effectuée en 1795 pour le service des côtes, puis en 1799, 130 nouvelles compagnies de canonniers furent formées, totalisant un effectif de 9 100 hommes dont 390 officiers.
Par l'ordonnance du 18 vendémiaire an X (10 octobre 1801), Bonaparte établit une distinction dans le service des canonniers garde-côtes. Par celle-ci, il créa 13 compagnies de canonniers vétérans et 130 compagnies de canonniers garde-côtes, complétées peu après par 9 nouvelles compagnies. 100 d'entre elles furent désignées pour être aux ordres du corps de l'Artillerie, comme troupes mobiles au besoin ; 28 autres furent établies à poste fixe dans les îles du littoral, avec le caractère de Garde Nationale. Toutes ces compagnies furent licenciées le 27 prairial an X (16 juin 1802) et incorporées dans les troupes de la République.
Un arrêté du 8 prairial an XI (28 mai 1803), rétablit ces compagnies au nombre de 128 ; 28 d'entre elles furent désignées sous la dénomination de « Canonniers garde-côtes sédentaires »" et reprises dans les Îles du littoral. Les 100 autres, comme précédemment, furent réparties dans les Directions d'Artillerie. Toutes composées d'habitants du pays étaient considérées comme Garde Nationale soldée. Par la suite, les canonniers garde-côtes furent portés successivement à 125, puis à 145 compagnies, alors que les canonniers sédentaires l'étaient à 33. Chacune de ces compagnies avait un effectif de 121 hommes dont 2 officiers. D'autre part, les compagnies de Canonniers Vétérans au nombre de 14 en 1802 furent portées par 19 suite à 18.
Sous l'Empire, les canonniers garde-côtes furent classés parmi les troupes auxiliaires et hors-ligne. En 1805, on comptait 18 compagnies de canonniers vétérans, 28 de canonniers sédentaires et 101 de canonniers garde-côtes. L'arrêté impérial de création leur avait donné le titre de « Grenadiers de la Garde Nationale active ».
Avec l'extension territoriale de l'Empire d'autres compagnies furent créées, aux Pays-Bas , en Piémont et dans les villes hanséatiques. On comptait ainsi, à partir de 1812, jusqu'à 145 compagnies de canonniers garde-côtes.
Ainsi, de 1805 à 1809, furent graduellement ordonnées 3 nouvelles compagnies de canonniers sédentaires, 31 de canonniers garde-côtes et 1 de canonniers vétérans de la Garde Impériale.
Au début de 1812, ces corps comptaient donc 19 compagnies de canonniers vétérans dont 1 de la Garde, 33 compagnies de canonniers sédentaires et les 145 de Canonniers garde-côtes précitées. Ce nombre ne changea pas jusqu'à la première abdication de l'Empereur.
Les hommes composant ces compagnies étaient désignés par les communes, les officiers nommés par le gouvernement. Leur âge devait se situer entre 25 et 45 ans.
L'ordonnance royale du 12 mai 1814 supprima la plupart de ces compagnies à l'exception de 10 compagnies de canonniers vétérans qui furent maintenues à cet effectif par l'ordonnance du 30 avril 1815.
Planche 87 :
Habit de canonnier garde-côtes (1794), boutons, ornement de giberne et giberne.
Les quatre types représentés sont, de gauche à droite :
Canonnier garde-côtes (1794), d'après Valmont. Habit bleu national de la coupe réglementée en 1786 ; couleur distinctive vert de mer pour le collet, les revers, les parements, les retroussis et les passepoils ; les retroussis sont ornés d'une grenade en drap bleu national ; boutons en cuivre ; gilet et culotte vert de mer ; guêtres blanches ; chapeau orné d'une cocarde tricolore maintenue par une ganse et un bouton jaune ; pompon rouge.
Officier (1803), d'après le règlement : Habit bleu national à parements de même ; collet, revers et pattes de parements vert de mer passepoilés de même, ainsi que les poches ; retroussis blancs ornés d'une grenade en fils d'or ; boutons dorés ; gilet et culotte vert de mer ; chapeau à cocarde tricolore, ganse et bouton dorés. Hausse-col doré a ornement central en argent. Ceinture de cuir blanc à boucle dorée et ornement central en argent. Épée à garde et dragonne dorées.
Canonnier , d'après Valmont : Habit blanc à collet, revers, parements, pattes de parements et retroussis bleu mi-clair passepoilés de blanc pour le collet, les revers, les parements et les pattes ; boutons en cuivre ; épaulettes et brides écarlates ; gilet, pantalon et guêtres blancs. Dragonne écarlate. Buffleterie blanche.
Officier (1807), d'après Valmont. Mêmes couleurs que le précédent avec pour différence : retroussis blancs passepoilés de bleu mi-clair ; grenades dorées.