Au gauche de cette planche figurent deux modèles de sabretaches d’officiers de hussards, que nous pouvons dater des années 1792-1793.
La première est en. maroquin rouge. Galon et franges or ; bonnet de liberté rouge, bordé de bleu national ; fer des haches et de la lance argent ; faisceau de licteur brodé en fils d'or sur lesquelles se croise un liséré de laine rouge ; lettres RF dorées.
Le modèle au-dessous est recouvert de drap rouge. Toutes les broderies en fils d'or.
Le hussard que nous présentons au centre est reproduit d’après une gouache de très belle facture, de l'époque révolutionnaire, appartenant M. Vaissier qui, il y a quelques années, nous a aimablement autorisé à en relever les détails. C'est à notre connaissance la seule représentation connue du corps des hussards braconniers ou de Landrieux.
Le 3 septembre 1792, le citoyen Jean Landrieux se fait autoriser par l'Assemblée Nationale, à lever un corps de cavalerie légère sous la dénomination de Hussards Braconniers. Le 9, un décret confirme cette création et le 1er octobre, à Meaux, Landrieux organise les quatre premières compagnies qui sont envoyées à l'armée du Nord au début de février 1793 à l'effectif de 12 officiers, 350 hommes et 370 chevaux.
Elles y sont connues d'abord sous la nom de 16e chasseurs. Le 28 février cinq autres compagnies sont organisées et vont rejoindre les précédentes.
Passé en revue à Hesdin par le général d'Urre, le régiment présente, le 12 juin 1793 un effectif de 594 hommes, officiers compris, présents, 105 détachés, 412 aux hôpitaux, soit au total 741 chasseurs. Les chevaux sont au nombre de 349, dont 256 présents et 113 détachés. Il existe au sabres, 52 paires de pistolets et 12 mousquetons. Les administrateurs du département du Pas de Calais ont permis au corps, par un arrêté du 2 mai de prendre 200 lames de sabres dans les arsenaux de Saint-Omer ainsi que les pistolets et carabines qui se trouvaient dans l’étendue de son ressort. Ils ont en outre, par un arrêté du même jour, autorisé le conseil d'administration à passer les marchés nécessaires pour l'habillement et le harnachement. Le corps se trouvera en mesure de fournir un escadron complet à l’armée, du 20 au 30 juin. Un second escadron partira dès que son habillement sera terminé.
Si le général d'Urre se joue de l'ordre, de la discipline et de l’instruction du régiment, le général Carles, passant en revue un détachement à Boulogne, le 2 juin 1793, se plaint que ce détachement n'a pour armes que des sabres, que ses chevaux sont défectueux et qu'il n'est guère possible de s'en servir en campagne.
Le 14 août 1793, le corps des braconniers, à l’effectif de 762 hommes, prend l’armée du Nord le numéro 21 dans l’arme des chasseurs. Les officiers provisoires sont confirmés dans leurs grades respectifs sous la condition expresse de produire des certificats de civisme, de résidence et un acte de naissance.
Les démêlés du chef de brigade Landrieux et son corps d'officiers, ses dissentim,ents avec Murat, alors
chef d'escadron, sont restés célèbres, fomentent longtemps l'indiscipline dans les rangs du régiments.
A droite, hussards du corps de Partisans de l'armée du Rhin représenté d'après une gouache provenant de la même suite que celle citée planche 1 (Corps francs de la République).
Le corps de Partisans de l'armée du Rhin est formé le 16 vendémiaire an II (7 octobre 1793) par le général Landremont et les Représentants du peuple Saint-Just et Le bas. Il est incorporé dans le 7e bis de hussards, le 8 fructidor an II (5 août 1794).