Garde de Paris 1808-1812. Planche 57 de la collection L'Armée Française et ses Alliés 1792-1815 par Jacques Domange..

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Jacques Domange
- Planche 57 -

Un arrêté des Consuls du 12 vendémiaire an XI (4 octobre 1802), ordonna l'organisation d'une garde municipale de Paris composée de deux régiments d'infanterie et d'un escadron de dragons. L'un des régiments d'infanterie devait être destiné au service des portes et grandes barrières, l'autre à celui de l'intérieur de la ville.

L'article 6 de l'arrêté précisait : « 'Nul ne pourra être admis dans la garde municipale de Paris, s'il n'est âgé de 30 ans et de moins de 45 ; s'il n'a pas la taille de l,651 m ; s'il n'a fait cinq campagnes pendant la guerre de la Liberté ; s'il n'est porteur d'un congé :militaire en bonne et due forme et d'un certificat de bonne vie et mœurs ; s'il ne sait lire et écrire et s'il ne prend l'engagement de servir pendant dix années dans la garde. »

L'état-major de chacun des deux régiments comprenait : 1 chef de brigade, 2 chefs de bataillon, 1 quartier-maître trésorier, 1 adjudant-major, 1 tambour-major, 8 musiciens, 3 maîtres d’armes.

Chaque bataillon fut composé de cinq compagnies, dont une de grenadiers; chaque compagnie reçut l'organisation suivante : 1 capitaine, 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 1 sergent-major, 4 sergents, 8 caporaux, 2 tambours, 88 soldats, soit un total de 106 hommes.

L'état-major de l'escadron était formé par : 1 chef d'escadron, 1 adjudant-major, 1 quartier-maître, 1 trompette, 4 maîtres-ouvriers.

L'escadron était divisé en deux compagnies, chaque compagnie composée de : 1 capitaine, 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 1 maréchal des logis chef, 2 maréchaux des logis, 4 brigadiers, 2 trompettes et 74 dragons. Total, 86 hommes.

Par décret, en date du 16 mai 1806, le nombre des compagnies de chaque bataillon fut porté à six, dont une de grenadiers, une de voltigeurs et quatre de fusiliers.

Le 12 février 1812, les deux régiments d'infanterie furent réunis en un seul, à deux bataillons de six compagnies chacun, dont une de grenadiers, une de voltigeurs et quatre de fusiliers.

L'état-major fut quelque peu modifié. Il se composa de : 1 colonel, 2 chefs de bataillon, 2 adjudants-majors, 1 adjudant-major capitaine d'habillement, 1 quartier-maître trésorier, 1 major, 1 aide-major, 1 sous-aide major, 4 adjudants sous-officiers, 1 tambour-major, 1 caporal tambour, 8 musiciens dont 1 chef, 1 maître tailleur, 1 maître guêtrier, 1 maître cordonnier, 1 maître armurier.

Chaque compagnie de grenadiers, de voltigeurs ou de fusiliers comprit : 1 capitaine, 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 1 sergent-major, 1 fourrier, 6 sergents, 12 caporaux, 2 tambours, 140 soldats.

L'effectif total du régiment se montait à 46 officiers et 1 998 sous-officiers et soldats.

L'escadron reçut également une composition nouvelle et une légère augmentation d'effectif; néanmoins, il resta divisé en deux compagnies plus un état-major. Ce dernier fut composé de : 1 chef d'escadron, 1 adjudant-major, 1 quartier-maître, 1 chirurgien, 1 adjudant sous-officier, 1 artiste vétérinaire, 1 brigadier trompette, 1 maître sellier, 1 maître tailleur, 1 maître bottier, 1 maître armurier.

Chaque compagnie comprit : 1 capitaine, 1 lieutenant, 2 sous-lieutenants, 1 maréchal des logis chef, 6 maréchaux des logis, 1 fourrier, 12 brigadiers, 2 trompettes, 90 dragons.

L'effectif total de l'escadron se montait à 12 officiers et 231 sous-officiers et soldats.

La garde de Paris compromise lors de l'affaire Malet, sera licenciée le 30 décembre 1812. L'infanterie deviendra 134e de ligne. Les dragons qui n'avaient pas suivi Malet dans sa folle tentative, furent verses dans le 2e régiment de chevau-légers lanciers de la Garde impériale.

Depuis sa création, la garde de Paris avait participé à la campagne de 1805 à l'armée du bord en Hollande, campagne qui se limita à l'occupation pacifique des Pays-Bas.

En 1806, l'infanterie constitua un régiment de marche formé par le premier bataillon de chacun des deux régiments. Fort de 72 officiers et 1 140 sous-officiers et soldats, il partit pour Mayence le 15 décembre où, de là, il fut dirigé sur Cassel et Hambourg occupées par le 8e corps de la Grande armée. En janvier 1807, le régiment de marche fut affecté au 10e corps (Maréchal Lefebvre) et participa au siège de Danzig. Après la capitulation de la place, il passa sous les ordres du maréchal Lannes commandant le corps d'armée de réserve qui se dirigeait vers Friedland afin d'interdire aux armées russes de Bagration et de Bennigsen de se réunir aux troupes prussiennes réfugiées à Königsberg.

Le 14 juin 1807, retranchés dans le village de Posthenen , les deux bataillons du régiment de marche de la garde de Paris résistèrent durant près de neuf heures à 20 000 hommes du corps de Bagration. La victoire de Friedland mit fin à la campagne de Prusse et permit à la garde de Paris d'écrire sa plus belle page de gloire.

La paix signée, le régiment reprit la route de la capitale où il fut, à nouveau, employé à la~garde des portes et des barrières.

En octobre 1807 fut forme un nouveau régiment de marche destiné à renforcer le 2e corps d'observation de la Gironde. Ce régiment fut placé sous les ordres du major Estève, du 1er régiment.

Le commandement du 2e corps d'observation de la Gironde fut confié au général Dupont de l'Étang qui capitulera honteusement à Baylen, le 22 juillet 1808.

Sur la planche 57 sont représentés différents types des 1er et 2e régiments d'infanterie.

De gauche à droite :

Grenadier du 1er régiment reproduit d'après u petit tableau représentant le régiment au siège de Danzig en 1807 (collection particulière). On remarque que les retroussis sont, ici, bordés d'un liséré rouge.

Tambour-major du 2e régiment (1807), d'après Kolbe.

Tambour du 2e régiment (même origine que le grenadier du 1er régiment).

Officier et grenadier du 2e régiment (1807), d'après Kolbe.

Sur la planche 58 sont représentés un uniforme de chasseur du 1er régiment et un uniforme de grenadier du 2e; une épaulette de chasseur; un sabre briquet; des ornements de retroussis et un très curieux shako provenant de la même collection que le petit tableau cité planche 57.

Officier du 1er régiment en Espagne (1808), d'après une petite illustration ornant une lettre.

Chasseur du 1er régiment (1807), d'après Kolbe.

Fusilier du 2e régiment (1807).

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